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Transition au Burkina: la CEDEAO interpellée

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Les pays membres de la CEDEAO n'ont toujours pas trouvé le consensus sur les transitions au Mali, au Burkina et en Guinée

Ceci est une déclaration du Mouvement Sauvons le Burkina qui s’adresse aux chefs d’Etat de la CEDEAO à la suite de leur décision au cours du Sommet extraordinaire à Accra le 25 mars 2022.

Excellences Messieurs les Présidents membres de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),

Le mouvement Sauvons le Burkina Faso, après avoir pris connaissance du rendu de vos derniers travaux à Accra, vous adresse respectueusement cette nouvelle exhortation à l’indulgence à l’endroit du Burkina Faso et de son peuple tout entier.

Il ne fait l’objet d’aucun doute, nous le rappelons, que la question sécuritaire et un certain nombre de déficits de gouvernances expliquent l’adhésion populaire majoritaire au changement intervenu le 24 janvier 2022.

C’est sur la base de cette même marque de soutien que les principes et mécanismes de la transition ont été élaborés et mis en œuvre de façon quasi achevée de nos jours.

Ceci, messieurs les présidents, pour dire que la volonté majoritaire exprimée de façon inclusive et multi-sectorielle par les burkinabè reste le fondement de l’action des autorités de la transition.

Le meilleur accompagnement compréhensif, dont le Burkina Faso pourrait continuer de bénéficier de votre part, repose en premier sur la nécessité de préserver cette harmonie entre les autorités et le peuple.

En deux mois d’existence, la transition n’a certes pas éradiqué le cancer terroriste (ce qui tiendrait plus du miracle que de la pure action humaine), mais le ton et l’espérance ont été donnés.

En attestent le desserrement de l’étau terroriste autour de certaines zones ; le retour dans leurs terroirs des populations de la province du Loroum et la possibilité pour elles d’offrir des sépultures dignes à nos frères tués en mi-décembre dernier et laissés pendant plus de deux mois, par le régime Kaboré, à la disposition des charognards et porcs ; la libération de villes comme Djibo ; le ravitaillement de localités encerclées et quelques retours promoteurs de déplacés…

Autant de raisons pour ne pas rompre ce suivi clément existant. Il en va de l’état d’enclavement et de capacité de développement réduite du pays qui ne se relèverait pas de sitôt de sanctions économiques et financières, en surplus de la simple suspension de participation aux réunions de la CEDEAO.

Il ne faudrait pas non plus sous-estimer le rôle de verrou sécuritaire que joue le Burkina Faso. Les attaques aux frontières Béninoises et Togolaises et surtout celles déjà plus dramatiques en Côte d’Ivoire comme on l’a notamment vu à Grand Bassam et  Kafolo sont révélatrices de l’ampleur que pourrait connaître le phénomène si jamais ce verrou venait purement et simplement à sauter. Tout cela évidemment réduirait à néant, la si nécessaire «Initiative d’Accra» qui avant même d’avoir véritablement commencé aura échoué à éviter la propagation du terrorisme dans les pays signataires dont le nôtre.

Au regard de toutes ces considérations et en vous renouvelant toute notre gratitude pour le traitement compatissant jusqu’à présent réservé au Burkina Faso, nous vous remercions pour tout ce que vous pourrez faire et toujours faire pour aider notre cher pays qui souffre d’une distorsion reconnue entre ces nombreux enjeux et les moyens matériels, militaires, financiers et temporels pour les relever.

Concernant le Président Roch Marc Christian Kaboré, nous vous exhortons de bien vouloir prendre attache avec les premières autorités du Burkina Faso pour mieux comprendre les véritables raisons de son maintien en résidence surveillée.

Veuillez excellences,  Messieurs les Présidents membres de la CEDEAO, recevoir l’assurance  renouvelée de notre très haute et respectueuse considération.

Le Secrétariat Exécutif National du

Mouvement Sauvons le Burkina Faso