Entre vols avancés ou retardés, entre annulations ou reports, inopinés ou annoncés au moment où ils ont bouclé leurs valises, ou, certains en route pour l’aéroport, et d’autres à la porte du hall d’enregistrement, les passagers de Air Côte d’ivoire ne savent plus où donner de la tête. Si des voyageurs le prennent avec philosophie et spiritualité, les croyants ponctuant toujours leurs plaintes par le très usité «c’est l’heure de Dieu qui est la bonne», les plus affectés, parce que ayant passé à côté de rendez-vous d’affaires ou d’événements sociaux importants, sont, simplement, hors d’eux, amers. Que dire des footeux, comme ceux de notre groupe qui avions déjà, à coup de paris, planifié un samedi soir sport, finale de la Ligue des Champions européenne entre le Paris Saint Germain et l’inter Milan oblige ? Des matches de finale inédite, de coupe d’une telle intensité qui n’ont lieu qu’une fois en passant!
Changement d’appareil
Au départ de Ouagadougou déjà, le 25 mai 2025, notre vol a été avancé, mais nous avions été prévenu bien à temps, par la compagnie, et avions pu prendre des dispositions pratiques. Sauf que sur place à l’aéroport, alors que nous devions procéder à l’enregistrement, à partir de 7h, selon les nouveaux horaires qui nous ont été communiqués, la police, en toute logique, parce qu’elle n’a pas été avertie, nous en a empêché. Au service informations, la dame et le monsieur qui s’y trouvaient nous ont dit à leur tour, que l’enregistrement était pour autour de 9h. C’est sur notre insistance, et après un coup de fil de leur part, pour se plaindre, car nous avons saisi dans la conversation avec leur interlocuteur, ou interlocutrice, ce bout de phrase: «Mais vous auriez dû nous informer», ils ont annoncé l’enregistrement. C’est arrivé à Abidjan, à bord d’un appareil à hélices, plus petit que l’Airbus 319 vendu sur notre ticket de voyage, que nous avons compris avoir été des veinards, en comparaison avec notre confrère nigérien qui s’était rendu à l’aéroport, pour s’entendre dire que son vol avait été annulé!
Trop de plaintes!
Nous allons finir par comprendre que rien ne tournait dans le sens des aiguilles d’une montre! Le patron d’un groupe de sociétés et président international d’une association d’investisseurs, qui avait deux rencontres importantes à Ouagadougou, notamment un dîner débat le vendredi 30 mai à 18h et une activité avec ses collaborateurs, très tôt dans la matinée du samedi 31 mai, a assisté, impuissant, à l’annulation de son vol du vendredi. Le samedi et tout le week-end des 31 mai et 1er juin, la pagaille fut indescriptible et nous ne savons si elle a pris fin! A l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, les vols reportés se sont enchaînés au grand dam de passagers déboussolés et dépités! «Je suis là depuis 9h. J’ai quitté Yamoussoukro à 5h du matin pour prendre mon avion et c’est ici qu’on me dit qu’il était reporté à 18h au lieu de 14h50». Donc nous pouvions nous estimer heureux, nous qui ne sommes arrivés à l’aéroport qu’à 11h. Le chapelet de plaintes sera difficile à égrener, car la plate-forme d’un réseau social que nous partageons avec des confrères et consoeurs, sera vite inondée de récriminations contre Air Côte d’Ivoire, pour la même cause.
Que se passe-t-il?
Que se passe-t-il donc avec Air Côte d’Ivoire qui, pourtant, peut se targuer de posséder une flotte d’avions appréciable? Certaines destinations sont-elles privilégiées à d’autres? Tout ceci aurait pu être évité avec une bonne communication! Surtout que pour des passagers qui se sont précipités à l’aéroport pour ne pas être en retard, ce samedi à 11h, bien avant pour certains, ce n’est qu’à 16h16mn qu’un speaker les a invités à prendre «des collations» dans un lounge sur place, car leur vol de 14H50mn ne pourra décoller qu’à 18h. En fait de «collations», il sera distribué au passagers, alignés comme des populations en temps de famine, un sandwich et une petite bouteille d’eau ou de jus de fruit. Finalement, le vol de 18h ne partira que bien après. Le calvaire s’est arrêté là pour les passagers qui ont débarqué à Ouagadougou. Et pour ceux qui ont continué sur Niamey? Et le chemin de croix des autres passagers sur d’autres destinations? Questions.
«Notre plus beau voyage, c’est vous»
Certes, les retards, les reports et les annulations de vol sont loin d’être l’apanage de Air Côte d’Ivoire, mais les voyageurs demandent juste un peu plus de considération et de communication, afin de donner tort à certaines mauvaises langues selon lesquelles le transport aérien est trop sérieux pour être l’affaire des Africains. Air Côte d’Ivoire nous a habitué à mieux que ces vols qui l’ont fait baptiser «Air peut-être». Il urge pour Air Côte d’Ivoire de recoller à son magnifique slogan, «Notre plus beau voyage, c’est vous».
Par Wakat Séra
*Yako est un mot qui se dit en Côte d’Ivoire, pour exprimer de la compassion à une personne en difficulté.
