Accueil A la une Application de l’IUTS: « Un exemple type de l’entêtement du pouvoir »

Application de l’IUTS: « Un exemple type de l’entêtement du pouvoir »

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Dr Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso Autrement (Photo Wakat Séra)

Ceci est une déclaration du président de Le Faso Autrement, Dr Ablassé Ouédraogo. Dans ce document il soutient que « la mise en oeuvre de la loi des Finances 2020 et son volet sur l’IUTS constitue un exemple type de l’entêtement du pouvoir actuel à refuser d’aller, contre vents et marées, dans la dynamique de la satisfaction des aspirations de la population burkinabè, et tout particulièrement de ses segments des secteurs public, para public et privé ».

« Nos ancêtres ont coutume de dire que « TAAK TOUM TAAK YA WAMPESSE ». Dans un français facile, cet adage peut se traduire par « A FORCE DE SE TIRAILLER, ON FINIT PAR BRISER LA CALEBASSE ».

L’histoire est construite de faits têtus et malheureusement les êtres humains et surtout les décideurs du moment sinspirent difficilement des expériences vécues par leurs semblables. L’on a tendance à répéter les mêmes erreurs, avant de se mordre les doigts et regretter amèrement quand il est trop tard. La mise en oeuvre de la loi des Finances 2020 et son volet sur l’IUTS constitue un exemple type de l’entêtement du pouvoir actuel à refuser d’aller, contre vents et marées, dans la dynamique de la satisfaction des aspirations de la population burkinabè, et tout particulièrement de ses segments des secteurs public, para public et privé.

Même si le Président par intérim du parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) estime que, le gouvernement rétablit ainsi une justice sociale par une juste répartition de la fiscalité sur les primes et indemnités servies à tous les travailleurs des secteurs public, para public et privé, il est clair que la situation de crise multidimensionnelle jamais égalée que nous vivons au Burkina Faso sous le régime MPP, ne saurait être favorable pour poser un tel acte, tant la pauvreté économique que vivent les populations est devenue insupportable et intenable. Cest une réalité qui confirme que le pays va mal et même très mal.

Cette situation, volatile et dangereuse, dans laquelle lapplication de lIUTS, cet impôt, qui sajoute à dautres taxes et impôts déjà en application, et qui fâche les travailleurs, pourrait conduire très vite notre pays dans limpasse.

Le Burkina Faso, déjà confronté à de nombreuses difficultés au nombre desquelles, linsécurité en recrudescence, la pauvreté économique, le manque dautorité de lEtat, lincivisme, la corruption et jen passe, vit une crise humanitaire croissante se traduisant par lenregistrement de près dun million de personnes déplacées internes et de plus de deux millions de personnes dans lurgence humanitaire, qui ont besoin de solidarité, de fraternité et dassistance de la part de leurs frères et surs agents salariés des secteurs public, para-public et privé. Malheureusement, ceux-ci étouffent déjà sous le poids des taxes et des impôts et des effets de la hausse du coût de la vie.

Cest compte-tenu de ce contexte dangereux et inquiétant, que le Parti Le Faso Autrement lance un appel à Son Excellence Monsieur le Président Roch Marc Christian KABORE et son gouvernement, à revoir leur copie et immédiatement reprendre langue avec les travailleurs pour une négociation apaisée et responsable, tant le moment est mal choisi pour étendre lapplication lIUTS aux indemnités et primes des agents du public.

Cette décision du gouvernement relative à lextension de lIUTS, est certainement inopportune et lentêtement à poursuivre dans cette voie visiblement sans une issue heureuse, pourrait conduire inexorablement le Burkina Faso dans une situation sociale dont les conséquences seront indubitablement fâcheuses et déplorables pour tous.

Dans lhistoire de la Haute Volta et du Burkina Faso, les régimes comme ceux de Maurice YAMEOGO, Sangoulé LAMIZANA, Thomas SANKARA et Blaise COMPAORE ont vécu des contextes similaires, et ont vite et bien appris, chacun à ses dépens, que lentêtement est une erreur toujours fatale quel que soit son objet.

De ce qui précède, il est raisonnable, dans lintérêt général. dinitier immédiatement un dialogue entre le gouvernement et les travailleurs afin de trouver une solution pertinente et supportable pour maintenir la paix sociale dans notre pays déjà confronté aux affres du terrorisme.
Cest la seule issue viable pour sauver le Burkina Faso du péril quil court.
« Rien narrête une idée arrivée à son heure » ».

Ouagadougou, le 01 mars 2020

Le Président
Dr Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de lOrdre National