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Assassinat Thomas Sankara: ce qui s’est passé le 15 octobre 1987, selon un accusé

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Le tribunal militaire a commencé l’interrogatoire des accusés le mardi 26 octobre 2021 dans le procès de l’affaire de l’ex-président du Burkina Faso, Thomas Sankara, et douze de ses camarades abattus le 15 octobre 1987. Le soldat de première classe au moment des évènements, Yamba Elysée Ilboudo, dans sa narration des faits, précise les différentes étapes de l’avancée du commando d’une dizaine de militaires qui a perpétré le coup d’Etat sanglant dans lequel Thomas Sankara et ses compagnons ont trouvé la mort au Conseil de l’Entente.

Selon son récit, tout serait parti du pied-à-terre du numéro 2 de la Révolution burkinabè, Blaise Compaoré. Hyacinthe Kafando, qui était le responsable de la sécurité de Blaise Compaoré, l’aurait appelé, lui Yamba Elysée Ilboudo, alors qu’il n’était pas de garde. Une fois arrivé au domicile du capitaine Blaise Compaoré, nommé bâtiment Togo, son chef, Kafando, lui aurait dit de prendre un véhicule dans lequel d’autres commandos ont embarqué, pour le Conseil de l’Entente.

Il poursuit que, quand ils sont arrivés au Conseil de l’Entente, le QG de la Révolution d’août 1983, dans le véhicule où Hyacinthe Kafando était assis à côté de lui, ce dernier lui intima l’ordre de tourner et d’un geste brusque, a même saisi son volant pour diriger la voiture contre le secrétariat du Conseil de l’Entente où le président Thomas Sankara tenait une réunion avec certains de ses compagnons.

Il indique que sur ce fait, Hyacinthe Kafando, a parlé à la dizaine d’hommes embarqués dans lui son véhicule, une Galant rouge et dans un deuxième véhicule, une Peugeot 504, conduit par Maïga, le chauffeur principal de Blaise Compaoré. Quand Hyacinthe Kafando et ses éléments sont descendus, ils ont commencé à tirer en désordre dans tous les sens.

Alerté par la fusillade, le président Sankara serait sorti de la salle de réunion et demandé ce qui se passait. Mais, il sera froidement tué. Et selon les propos du narrateur des faits, ce serait Hyacinthe Kafando et Maïga, qui, après avoir descendu le garde corps de Thomas Sankara, Walilahi, en premier, ont rafalé celui qui est considéré comme le père de la Révolution burkinabè.

Il a précisé que le président Thomas Sankara était habillé en tenue civile conformément à une mesure du gouvernement qui instituait le sport de masse chaque jeudi.

Quant à lui, il est resté dans le véhicule d’où il a tout observé, mais il n’aurait rien fait comme acte répréhensible.

A la suite de ces tueries, Hyacinthe Kafando aurait intimé l’ordre aux soldats qui ont opéré le coup de force de replier au domicile de Blaise Compaoré qui serait privé de sa liberté de mouvement par le président Sankara.

Le procès se poursuit ce mercredi 27 octobre avec toujours l’audition de l’inculpé Yamba Elysée Ilboudo, qui, selon Me Ferdinand Zépa de la partie civile est le seul qui explique avec détails l’acte que les présumés assassins de Sankara et ses camarades ont posé.

Par Bernard BOUGOUM