Accueil A la une Attaque de Koutougou: les inquiétudes d’un citoyen adressées au président du Faso

Attaque de Koutougou: les inquiétudes d’un citoyen adressées au président du Faso

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Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré (Ph. Présidence du Faso)
Ceci est une lettre ouverte (que nous publions telle que reçue) de Salam Dondassé depuis Lâ-Toden (Yako), adressée au président du Faso, suite à l’attaque de Koutougou.
Monsieur le président, suite à l’attaque la plus meurtrière de l’histoire de notre armée le 19 août 2019, l’armée dont vous en êtes le chef suprême, vous avez déclaré : « Le Burkina Faso ne cèdera pas une partie de son territoire… » (20 août 2019).
Je veux ici marquer des inquiétudes sur l’indivisibilité du territoire que vous proclamez et espérer que cela un plus dans le combat actuel.
En effet, pendant que vous vous voyez et considérez le Burkina comme étant encore indivisible, beaucoup de populations ont abandonné leur villages et ont perdu leurs hommes et leurs biens…
Monsieur le président, qu’appelle-t-on cette situation ?
En plus, des centaines d’écoles fermées, des enseignants assassinés et des examens nationaux organisés par l’État incapables d’y d’être administrés…
Monsieur le président comment appelle-t-on cet état des choses ?
En outre, des préfets, représentants directs du chef de l’État dans la préfecture, ont déserté leurs bureaux et leurs dortoirs sous le règne de l’insécurité..
Son Excellence, pouvez-vous m’aider à qualifier une telle faillite ?
Encore, quand l’État est obligé par des forces supérieures à transférer ses élèves d’une région à une autre pour terminer leur enseignement et leur administrer leur examen en différé…
Monsieur le Chef Suprême de toutes les armées du Burkina qui « ne cèdera pas une partie de son territoire », comment puis-je appeler ces zones où l’État se retrouve incapable de garder, former et évaluer ses propres enfants ?
Enfin, plus de 270 000 réfugiés internes c’est-à-dire des femmes, hommes et des enfants qui ont fui leurs zones natales pour se réfugier ailleurs à cause de l’incapacité de leur pays à assurer leur sécurité..
Monsieur le Président, croyez-vous que ces populations déplacées ou transférées sont du même avis que vous ?
Pendant que vous parlez au futur « le Burkina Faso ne cèdera pas… », est-ce que ces populations ne conjuguent pas au passé votre conviction,  » le Burkina Faso à déjà cédé… »?
Que faut-il de pire pour que ces zones soient pour vous des portions du territoire dites occupées?
Son Excellence, j’ose croire que c’est pour éviter davantage de psychose que vous employez ces termes « le Burkina Faso ne cèdera pas une partie de son territoire » et qu’au tréfonds de votre conscience, vous savez que l’État ne contrôle plus une bonne partie du territoire.
J’ose croire que votre sommeil n’est plus profond et que pendant vos nuits d’insomnie vous pensez à des solutions audacieuses pour ressouder le Burkina Faso morcelé.
J’ose croire, son Excellence, que vous pensez à l’horreur que cela feta de voir votre nom être retenu par l’histoire comme celui dont le règne créa et légua des Burkinas Faso à la postérité.
Tout en espérant que vous aurez l’écho de ma lettre et qu’elle retiendra votre attention, Monsieur le Président, veuillez agréer l’expression de ma très profonde gratitude.