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Burkina: le MPP « fait de la corruption et du népotisme son mode de gouvernance », selon le CAR

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Les premiers responsables du Citoyen africain pour la renaissance (CAR)

Dans une note rendue publique ce lundi 22 janvier 2018, le Citoyen Africain pour la Renaissance (CAR), qui a réuni ses membres en session extraordinaire samedi et dimanche dernier pour examiner la situation sociopolitique et économique du Burkina, a tiré la conclusion que le régime du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), parti du président Roch Marc Christian Kaboré, « fait de la corruption et du népotisme son mode de gouvernance ».

« Depuis plusieurs mois, notre pays vit une situation explosive sur le plan social marquée par une grogne de toutes les catégories socioprofessionnelles, notamment au niveau du secteur public. A cela s’ajoute une situation économique et financière caractérisée par une banqueroute totale à cause d’une gestion hasardeuse et calamiteuse, symptôme d’un régime qui fait de la corruption et du népotisme son mode de gouvernance », peut-on lire dans la déclaration du CAR, une Organisation de la société civile qui a pris une part active aux manifestations anti-Blaise Compaoré, fin octobre 2014.

Le CAR relève également dans le document, « une situation sécuritaire et politique extrêmement délétère avec des partis politiques infiltrés et concassés. Des syndicats et des organisations de la société civile (qui) sont tour à tour, censurés et/ou instrumentalisés en vue d’être au service quasi exclusif des princes régnants ». Face à une telle situation que l’Organisation de Hervé Ouattara, ancien Conseil national de la Transition (CNT), juge « extrêmement grave », elle a tout de même « félicité » le gouvernement et les syndicats de l’Education pour la reprise du dialogue en vu de satisfaire la plate-forme revendicative des 15 syndicats des enseignants qui demandent une valorisation de leur corps.

Au regard de la situation nationale marquée de plus en plus par une grogne sociale, l’incivisme et la défiance de l’autorité de l’Etat, entre autres, le CAR interpelle à travers cet écrit, le « gouvernement sur la nécessité de créer, le plus rapidement possible, (un) cadre de dialogue de vérité et de sincérité avec les partenaires sociaux en vue d’échanger et de trouver un compromis sur la réforme du système des rémunérations de la Fonction publique proposée par le chef de l’Etat (Roch Kaboré fin décembre 2017), mais également de réfléchir sur l’opportunité d’un Haut conseil du dialogue social déjà décrié et non consensuel dont les missions pourraient être confiées au Médiateur du Faso ou au Haut conseil pour la Réconciliation nationale ».

Le CAR s’est dit également inquiété par les récentes arrestations pour tentative de déstabilisation intervenues au Burkina dans l’affaire dite du colonel Auguste Denise Barry, ex-ministre de la Sécurité sous la Transition, incarcéré début janvier à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca). Le CAR invite la justice militaire à « beaucoup communiquer sur l’affaire, afin de situer notre peuple au risque de penser à une épuration dans tous les secteurs de la vie de la nation ».

« La justice burkinabè ne doit pas être un gourdin dont on se sert l’Etat, à sa guise, pour régler ses comptes politiques et instaurer, sur le modèle de Felix Houphouët Boigny (ancien président ivoirien) au début de l’indépendance, un pouvoir sans partage par un règne d’une main de fer », conclu le texte.

Par Mathias BAZIE