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Burkina: l’opposition prévoit exiger la démission de Roch Kaboré

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L’opposition politique burkinabè, dirigée par Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, prévoit appelé à des manifestations pour exiger la démission du chef de l’Etat Roch Kaboré, «si rien de sérieux et de concret n’est entrepris pour maitriser la situation sécuritaire» «dans un délai d’un mois». Elle l’a fait savoir, ce mardi 9 novembre 2021, au cours d’une rencontre avec la presse.

Eddie Komboïgo et ses camarades de l’oppositions ont indiqué, face à la presse, ce 9 novembre 2021, que «le Burkina Faso n’a jamais été aussi malade que sous le régime du président Roch Marc Christian Kaboré». Et pour cela ils ont donné un ultimatum d’un mois pour entreprendre quelque chose de «sérieux et de concret (…) pour maitriser la situation sécuritaire», faute de quoi, «en concertation avec des organisations soucieuses de l’avenir de la nation», ils appelleront «à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement ​(sa) démission immédiate».

«Avec la gouvernance actuelle du président Roch Marc Christian Kabore, notre pays s’est gravement englué dans une crise profonde, dans tous les secteurs de la vie nationale, sans la moindre lueur d’espoir», a soutenu M. Komboïgo.

Pour lui, depuis l’arrivée de M. Kaboré au pouvoir, il y a une «aggravation de la misère des populations dans l’insouciance et l’indifférence totales des gouvernants plutôt préoccupés par le pillage et la mauvaise gestion des maigres ressources ainsi que pour le maintien de leurs bas privilèges; le brigandage (des) terres urbaines et rurales, privant les populations urbaines de la moindre possibilité d’avoir un petit lopin de terre habitable et dépossédant les populations rurales de leurs espaces cultivables et plus de la moitié des Burkinabè est plongée dans une insécurité alimentaire, avec à l’horizon, le spectre de la famine consécutive aux déficits céréaliers, dû d’une part à la mauvaise gestion des intrants agricoles, par le gouvernement et d’autre part, aux obstacles dressés par les terroristes».

Il cite également «la persistance de la vie chère sans aucune mesure sérieuse d’accompagnement prise par le gouvernement; la liquidation du système éducatif avec des reformes sous le manteau et de manière unilatérale; le pillage (des) ressources minières et naturelles sous le regard complice, bienveillant et accompagnateur du régime en place et une gouvernance catastrophique caractérisée par la recrudescence des crimes économiques, une fraude à ciel ouvert dans plusieurs secteurs d’activité et une corruption généralisée du régime sans pareil dans l’histoire de notre pays».

«Le triste sort de notre nation est devenu davantage préoccupant avec la forte dégradation de la situation sécuritaire. Le tableau du bilan est effroyable: Plus de 2000 morts avec des familles abandonnées dans la précarité et l’indifférence totale; près de deux millions de déplacés internes végétant dans la faim, la maladie, les intempéries et les attaques terroristes; plus de 2500 écoles fermées, mettant plus de 400 000 élèves dans la rue, des agents de l’Etat traqués, des projets fermés ou abandonnés, des marchés asphyxiés et des bétails emportés sans aucune mesure de représailles, de recherche ou de récupération comme cela est observé dans les pays voisins; plusieurs axes routiers sous contrôles malheureusement de groupes armés et plusieurs communes entièrement vidées de leurs populations avec des familles dispersées», a rappelé le leader de l’opposition politique burkinabè.

Face à, ce que l’opposition appelle «dégradation continue de la situation sécuritaire, alimentaire et économique dans (le) pays, elle exige «la prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables contre la vie chère; la prise de mesures immédiates pour l’acquisition de vivres sur le marché international pour parer à la famine qui s’annonce à grand pas dans les mois à venir, tant au profit des hommes que des animaux; la réouverture immédiate des frontières terrestres pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens; la mise en place dans les meilleurs délais d’une commission composée d’experts pour évaluer la qualité du matériel militaire acquis au profit de nos FDS conformément au standard défini; s’assurer de la qualité de la flotte aérienne relativement aux informations circulant sur la qualité douteuse et les conditions d’acquisition de nos avions militaires et doter conséquemment (les) FDS en moyens et matériels de combat, mieux adaptés».

Par Daouda ZONGO