Accueil A la une Burkina/négociations avec les terroristes: avis partagés à l’Université J. Ki-Zerbo

Burkina/négociations avec les terroristes: avis partagés à l’Université J. Ki-Zerbo

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Le Premier ministre face aux députés ce 4 février 2021 (photo d'archives)

Le Premier ministre burkinabè, Christophe Dabiré, lors de son passage à l’Assemblée nationale, le jeudi 4 février 2021, pour sa Déclaration de Politique générale a affirmé que  » le Burkina Faso n’est pas contre les négociations avec les terroristes ». Ces propos ont suscité chez des étudiants des réactions diverses que Wakat Séra vous propose à travers ce micro trottoir réalisé le 4 février 2021.

Mohamed Sana, étudiant en deuxième année de Lettres modernes:  » C’est une bonne idée »

Sur les propos du Premier ministre qui dit que le Burkina Faso n’est pas contre les négociations avec les terroristes, je dirai que c’est une bonne idée. Car depuis 2015, on ne voit pas l’ennemi  en face, mais on sait qu’il existe. Tous nos soldats sont en train de tomber pour l’honneur de la patrie, et nous voyons des pays, comme le Mali, ont négocié avec les terroristes pour libérer le chef de file de l’opposition et la dernière otage française qui existait dans le monde. Donc, on voit que c’est une possibilité parce que, depuis 2015, malgré nos forces militaires et humanitaires, on n’arrivait pas à vaincre l’ennemi qui est le terroriste. Donc pourquoi ne pas négocier avec eux et voir ce qu’ils veulent ? Si ce qu’ils veulent est dans nos capacités, on va les négocier pour que la paix revienne et que chacun vaque à ses occupations et que les déplacés internes retrouvent leur village et ville respectifs, (afin) que tout rentre dans l’ordre. Depuis 2015, on a essayé de les combattre mais on ne sait pas où ils se trouvent. Mieux vaut, donc, négocier avec eux. Et cette guerre comme on le dit est plus une guerre asymétrique, il faut user d’autres choses. Et dans ces choses il y a des éléments qu’on peut utiliser comme la négociation. Pourquoi ne pas user la diplomatie et faire une table ronde avec eux et discuter voir qu’est-ce qu’ils veulent et qu’est-ce qu’ils recherchent en faisant ces actes ? Et voir dans quelle mesure on peut faire des compromis pour le bonheur de chacun.

Vincent Sama, étudiant en troisième année de sociologie : « Si la négociation avec les terroristes sera possible, c’est à saluer »

Parlant de ces propos du Premier ministre qui dit que le Burkina Faso n’est pas contre la négociation avec les terroristes, c’est pourquoi ? C’est pour amener la paix au Burkina Faso. Parce qu’avec l’instabilité du pays, des populations se déplacent vers les zones sécurisées. Ce qui entraîne une surpopulation et cette surpopulation à son tour entraînera des conflits au sein même de cette société. Parce qu’il y aura le chômage. Comme il y a plusieurs personnes qui viennent d’ailleurs, il y aura (aussi) des conflits entre les autochtones et les nouveaux arrivants. Les autochtones ne comprendront pas les nouveaux parce que, selon eux, les nouveaux viennent d’ailleurs. Si la négociation avec les terroristes sera possible c’est à saluer, parce que plusieurs localités peinent à avoir la paix. Et puis avec l’insécurité les gens ont abandonné leurs portions de terre.

Issa Sawadogo, étudiant en droit troisième année : « Comment peut-on négocier avec une personne invisible fantôme? »

Sur les propos du Premier ministre qui dit que le Burkina Faso n’est pas contre les négociations avec les terroristes, moi je répondrai que qui parle de négociation a en face de lui un interlocuteur. Si on n’a pas l’interlocuteur comment peut-on négocier ? Il faut avoir deux personnes pour négocier. La première personne, ici, je suppose que c’est le gouvernement et la seconde personne ce sont les terroristes. Mais on ne connait pas les terroristes, comment peut-on négocier avec une personne invisible ou une personne fantôme ? Donc la question de négocier avec les terroristes est bonne et bien vue, mais ça ne suffit pas. Le gouvernement devrait songer à mettre des moyens pour combattre le mal par le mal. Le gouvernement doit songer à mettre en place des armes sophistiquées qui pourront aider nos Forces de défenses et de sécurité à combattre les ennemis du Burkina. En ce qui concerne le droit, ces gens (les terroristes) n’ont pas de statut. Qui se dit Etat souverain, ne doit pas aller négocier avec quelqu’un qui n’a pas de statut. Négocier avec eux c’est comme sous-estimer l’Etat et l’Etat se rabaisse en allant négocier. Si c’était un autre Etat on pouvait comprendre, mais des gens qui n’ont pas de territoire fixe on ne peut pas parler de négociation.

Rodolphe Moulabou, étudiant en troisième année du département d’allemand: « Nous pouvons alors espérer que d’ici quelques instants nous aurons la paix au Burkina Faso »

Selon les dires du Premier ministre, le Burkina Faso n’est pas contre les négociations avec les terroristes. Donc si le mot contre est déjà sorti, nous pensons qu’il est pour la négociation. Donc si toutefois il n’est pas contre les négociations avec les terroristes et qu’il est pour, nous pouvons alors espérer que d’ici quelques instants nous aurons la paix au Burkina Faso. Puisque dès qu’ils ( les dirigeants) se décident d’aller à la négociation, sûrement qu’ils trouveront des solutions à cette insécurité qui gravit de jour en jour et qui sévit vraiment une peur au sein des populations burkinabè. Donc, nous espérons et nous attendons, alors, de ce gouvernement qui n’est pas contre la négociation avec les terroristes d’aller maintenant à la paix pour nous soulager.

Oumpounini MANDOBIGA (stagiaire)