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Burkina: Salifou Diallo aurait demandé à Diendéré de renverser Blaise Compaoré, selon Me Kéré

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L’ex-président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo aurait une fois «demandé au général Gilbert Diendéré de faire un coup d’Etat à Blaise Compaoré», selon Me Paul Kéré, qui a plaidé ce lundi 29 juillet 2019, pour le N°1 de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), devant le tribunal en charge du dossier du putsch manqué de 2015.

Me Paul Kéré qui a introduit la plaidoirie des conseils du général Gilbert Diendéré, celui qui est considéré comme le présumé auteur du putsch du 16 septembre 2015, a demandé son acquittement car, selon lui, son client n’est mêlé ni de loin ni de près au coup de force.

Pour étayer son propos, il a affirmé que «le général Diendéré n’est pas un homme de pouvoir» et que «s’il avait organisé ce coup d’Etat, il était hors de question que ça échoue».

Dans sa plaidoirie, l’avocat a signifié que l’ex-président de l’Assemblée nationale, «Salifou Diallo a demandé au général Gilbert Diendéré de faire un coup d’Etat à Blaise Compaoré, ce qu’il a refusé car il est loyal».

Contacté par la suite par Wakat Séra, Me Kéré a donné plus d’informations concernant cette affaire de coup de force qu’aurait suggéré le défunt Salifou Diallo.  

«Lorsque le général Diendéré était en mission au Niger, dans les encablures de la modification de l’article 37 (de la Constitution burkinabè), Salifou Diallo lui a proposé de faire un coup d’Etat au président Blaise Compaoré, ce que le général Diendéré a refusé», a rapporté Me Paul Kéré, notant que cet état de fait montre que «le général Gilbert Diendéré n’est pas un putschiste».

Pour lui, «Salifou Diallo voulait à tout prix se venger de Blaise Compaoré».

Les propos de Me Kéré en audio

A la suite de Me Paul Kéré, ce fut le tour de Me Mathieu Somé, un autre avocat de Gilbert Diendéré de prendre la parole. Il a abondé dans le même sens que Me Kéré, pour montrer que l’infraction d’attentat à la sûreté de l’Etat n’est pas constituée car le régime qui était au pouvoir «n’était pas légal».

«Tout pouvoir qui ne tire par sa source de la Constitution est illégal, donc l’infraction n’est pas constituée», selon Me Somé qui a demandé au tribunal de se mettre au-dessus «de toute pression et de toute peur pour rendre sa décision».

Selon Me Mathieu Somé, le dossier du putsch a été émaillé d’incidents, notamment entre le parquet militaire et le juge d’instruction, entre les juges eux-mêmes et entre le juge d’instruction et les accusés.

«Cette affaire, depuis le début, est marqué du sceau de l’iniquité», a laissé entendre Me Somé qui a dénoncé une violation de la loi, entre autres, en ce qui concerne les écoutes téléphoniques et l’expertise des appareils. «Le dossier a été traficoté, associé à un tapage médiatique orienté», a-t-il poursuivi.

Quant à Me Latif Dabo, également conseil du général Diendéré, il a soutenu que son client ne saurait être poursuivi dans le cadre de l’infraction d’attentat à la sûreté de l’Etat car «il n’a ni planifié, ni commandité» le putsch.

L’audience de ce lundi a été suspendue à 15h34 et elle reprendra le jeudi 1er août 2019. Cette suspension est liée au fait que la salle des Banquets où se tient le procès du coup d’Etat manqué serait prise pour les activités du Traité d’amitié et de coopération Burkina-Côte d’Ivoire.

Par Daouda ZONGO