Accueil A la une Côte d’Ivoire: regard sur la rencontre entre Gbagbo et Ouattara depuis Ouaga

Côte d’Ivoire: regard sur la rencontre entre Gbagbo et Ouattara depuis Ouaga

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Rencontre entre Gbagbo (à gauche) et Alassane Ouattara

L’ancien président Laurent Gbagbo, rentré dans son pays depuis plus d’un mois, rencontre le 27 juillet 2021, l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara. Une rencontre qui sonne comme historique et intervient dans un contexte de crise socio-politique dans le pays. Au Burkina Faso, un pays frère et ami de la Côte d’Ivoire, des citoyens ont exprimé leur opinion sur la rencontre entre les deux hommes politiques ivoiriens, et pour la plupart d’entre eux, ces nouvelles retrouvailles entre les deux leaders constituent une bonne chose qui va acter le processus de réconciliation au bord de la lagune Ebrié.

Salif Porgho, commerçant: «C’est très important que les deux camps se retrouvent pour parler de réconciliation nationale»

Salif Porgho, commerçant

Ces deux leaders qui se rencontrent au nom de la réconciliation nationale, c’est à féliciter. C’est très important que les deux camps se retrouvent pour parler de réconciliation. Parce qu’au-delà de la politique, les deux hommes sont tous des fils de la Côte d’Ivoire, et il ne faudrait pas qu’à cause de cette politique, ils vont se déchirer, jusqu’à aboutir à du sang versé. Tout ce qu’on souhaite pour ce pays frère, est qu’il y ait un dialogue de paix, une vraie réconciliation. Je dis vraie réconciliation, parce que la réconciliation, ce n’est pas seulement à travers la langue, ce qu’on se dit, mais elle doit provenir du fond du cœur et se manifester par le pardon. Donc on est content que Ouattara et Gbagbo, ces deux leaders puissent se rencontrer. Nous souhaitons une vraie paix pour la Côte d’Ivoire, puisque ça n’arrange personne que ce pays soit divisé.

Amidou Karambiri, conseiller de Jeunesse et d’Education permanente: «Cette rencontre ne peut être qu’une bonne chose pour ce pays frère»

Cela fait plus d’un mois que Laurent Gbagbo est arrivé en Côte d’Ivoire. S’il décide de rencontrer le président Ouattara, cela ne peut qu’être qu’une bonne chose pour ce pays frère. Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Guillaume Soro, si ces quatre hommes arrivent à accorder leurs violons, cela ne pourra qu’être bénéfique pour leur pays. Ça sera également une bonne chose pour le Burkina, parce que les deux pays sont liés par la géographie et l’histoire. On parle de réconciliation nationale, mais il ne faut pas que cette réconciliation nationale soit une réconciliation de façade. J’espère que de bonnes choses découlent de la rencontre entre les deux hommes politiques, parce qu’elle est hautement importante pour une Côte d’Ivoire qui a besoin d’unir ses filles et fils.

Saïdou Nana , citoyen burkinabè: «En politique 1+1 n’est pas égal à 2»

Saïdou Nana, citoyen burkinabè

Quand on parle de réconciliation, tout le monde est concerné, les présidents, les institutions, tout le monde. La rencontre entre l’ex président Laurent Gbagbo et l’actuel Alassane Ouattara est pour le moment une rencontre d’observation. Laurent Gbagbo peut décider de laisser la politique et surseoir à ses engagements pour la paix du pays. Mais la politique ne meurt pas et en politique 1+1 n’est pas égal à 2. Si M. Gbagbo décide d’être leader d’un parti, cela m’étonnerait qu’il  enterre sa hache de guerre et se soumette au président Alassane Ouattara. Parce que son parti le FPI est toujours sur la scène politique et s’il veut que le parti continue de fonctionner, il ne peut pas se plier à la volonté du président Ouattara. Donc tôt ou tard Laurent Gbagbo, on entendra parler de lui, parce que l’homme politique, quel que soit son âge ou sa fatigue, s’il revient sur la scène, il revient encore plus solide.

Assami Nikiéma, commerçant: «Cette rencontre va permettre de calmer les partisans de chacun des deux hommes»

S’agissant de la rencontre entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, je pense que toute chose qui peut permettre d’aller à la réconciliation en Côte d’Ivoire, est une bonne chose. De toute façon, on sait que M. Gbagbo a encore de nombreux partisans derrière lui et M. Ouattara est le président de la République, donc je pense qu’ils ont intérêt à se parler pour le bien même de la Côte d’Ivoire. Cette rencontre est une bonne idée, parce qu’elle va permettre de calmer les partisans de chacun des deux hommes.  Pour moi, ils peuvent essayer de faire quelque chose de plus grand, en réunissant les Ivoiriens pour aboutir à une paix réelle, parce qu’on parle beaucoup de réconciliation en Côte d‘Ivoire, mais c’est une réconciliation de façade. De toutes les manières, les Ivoiriens, que tu sois pro Gbagbo ou pro Alassane, n’ont pas d’autres choix que de vivre ensemble. Et ils y ont intérêt, parce que ces deux hommes vont passer, mais la Côte d’Ivoire demeure.  Et nous au Burkina ici, nous avons intérêt à ce qu’il y ait la paix dans ce pays voisin, car il existe une interpénétration entre les deux peuples qui fait que si la Côte d’Ivoire n’est pas en paix, au Burkina, nous aussi, nous ne sommes pas en paix.

Salif Zongo, étudiant: «Cette rencontre va permettre de décrisper le climat socio-politique en Côte d’Ivoire»

Salif Zongo, étudiant

Je pense que cette rencontre est la bienvenue, parce qu’elle va permettre de décrisper le climat social et politique en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens ont actuellement besoin d’une cohésion parfaite, compte tenu des évènements de 2010 qui ont plongé le pays dans une crise profonde.  Et donc, pour moi cette rencontre est bien à propos et elle va permettre  aux Ivoiriens de se dire que si au plus haut sommet de l’Etat, les gens se parlent, pourquoi ne pas se parler au quartier, au village, à la maison.  Donc je pense que la rencontre entre l’ancien président Gbagbo et l’actuel M. Ouattara sera un exemple pour les autres et elle permettra de vraiment décrisper les tensions et permettra aux Ivoiriens de se pardonner les uns les autres et oublier tout ce que la crise a causé comme blessures au sein des populations.

Moussa Tiemtoré, commerçant: «Il faut qu’ils se comprennent pour que le pays avance»

Moussa Tiemtoré, commerçant

Je pense que leur rencontre est la bienvenue. S’ils se rencontrent pour dialoguer, je pense qu’ils arriveront à se comprendre. Il faut qu’ils se comprennent pour que le pays avance. Nous sommes tous les mêmes, on ne doit pas être opposé. Mais c’est le blanc qui est à la base de leur mésentente. C’est à cause du blanc qu’on souffre. Nous prions pour que les blancs nous laissent tranquilles, qu’ils n’interviennent plus dans nos affaires. C’est eux qui ont envoyé la mauvaise politique en Afrique. On peut prendre notre propre indépendance maintenant. On n’a pas besoin que quelqu’un vienne cultiver pour qu’on mange ou pêcher du poisson pour nous. S’ils veulent, ils n’ont qu’à partir et nous laisser.

Propos recueillis par Siaka CISSE (Stagiaire)