«Maintenant on fait quoi?» C’est la seule question que se posent les ONGs, organisations et personnes, touchées, directement ou par ricochet, par les décisions de Donald Trump, dont celle de la suspension, parb le pouvoir de Donald Trump, pour un bon trimestre, de l’aide étrangère américaine (USAID). Les acteurs qui oeuvrent au quotidien dans l’humanitaire, notamment ceux qui viennent au secours des populations des régions frappées par la famine endémique, et ceux qui essaient d’accompagner, de leur mieux, mais avec, plus ou moins d’efficacité, les malades du Sida, et mènent constamment des campagnes de sensibilisation contre divers fléaux, sont totalement désarmés, et restent sans voix. Face au désastre que causera cet acte brusque et brutal, tous espèrent, néanmoins, que ce gel sera vite rangé au placard des mauvais souvenirs et ne hantera plus leurs nuits. Car, il n’existe pratiquement pas de palliatifs à l’engagement financier des Etats-Unis dans le domaine.
De la République démocratique du Congo (RD Congo) en guerre, qui est aussi l’un des pays d’Afrique subsaharienne qui dépendent fortement de la perfusion USAID, au Bénin où les populations rurales notamment jouissent largement des bienfaits de cette structure, en passant par les pays du Sahel où, même les sacs de céréales estampillés USAID, vides, servent à dresser des tentes pour des sans-abris, l’inquiétude et le désarroi sont profonds. Que dire de l’Afrique du sud, et ses innombrables townships où tenteront de vivre, sans doute pas pour longtemps encore, tant de personnes affectées par le mal du siècle, qui seront laissées à elles-mêmes?
S’il faut ajouter à ces inquiétudes, celles liées aux rapatriements des ressortissants de tous ces Africains se trouvant en situation irrégulière aux Etats-Unis, mais, gagnant, honnêtement, quelques dollars au quotidien, à la sueur de leur front, se privant de tout, jusqu’au sommeil, la quadrature du cercle est vite bouclée. Ils constituent les piliers de leurs familles restées au pays, et même de tout un village. D’où l’importance pour les pays africains de vite se relever, pour prendre leur destin en main, afin, désormais, d’éviter de ne vivre que de ces aides qui ne sont d’ailleurs pas aussi désintéressées que cela. La RD Congo par exemple, rien que grâce à son riche sous-sol, et si elle trouve la solution aux mille et une guerres qui l’accablent, pourra bien tourner le dos à ces aides qui, au finish, l’appauvrissent plus qu’elles ne lui rendent service sur la durée.
En tout cas, subissant cette non-assistance à personnes malades du Sida en danger, guettées par une mort subite, faute de médicaments et de sensibilisation, la vie sera davantage dure sous les tropiques où les besoins les plus primaires ne pouvaient être satisfaits. Mais à quelque chose malheur étant bon, nul doute que cette fermeture provisoire du robinet, qui pourrait se muer en assèchement définitif de la source, devrait ouvrir les yeux des Africains sur le danger de vivre, pardon, survivre en éternels assistés. Pourtant, l’Afrique est, dit-on à toutes les tribunes, le continent de l’avenir, donc celui le plus courtisé.
Par Wakat Séra