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Procès putsch manqué: Diendéré rejette le rapport d’expertise

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Le général Gilbert Diendéré à la barre ce lundi 3 décembre 2018, pour la cinquième journée de son audition, dans le cadre du procès du putsch manqué du 16 septembre 2018, a rejeté le rapport d’expertise de l’expert Younoussa Sanfo avec qui il a eu à travailler à un certain moment.

« J’ai été clair dès qu’on m’a présenté le rapport. Je ne reconnais pas le travail de l’expert pour plusieurs raisons », a affirmé le général Diendéré, qui répond depuis mercredi dernier aux questions et observations du parquet militaire.

Cet accusé a avancé comme raisons justifiant sa position par rapport au rapport d’expertise, notamment, le fait qu’il n’a pas été présent à l’ouverture de ses appareils pour reconnaitre ce qui y contenait, avant que l’expertise ne soit faite. Une autre justification apportée par le général Diendéré, est la polémique entendue autour de la passation du marché à l’expert. Également, il a souligné qu’au regard du travail qui a été demandé à l’expert Sanfo, il ne lui a pas été demandé de faire des écoutes téléphoniques ou surveillances téléphoniques. Pour ces motifs, il « ne peut pas reconnaître » ce document.

Le parquet militaire a souhaité savoir pourquoi il n’a pas fait une demande de contre-expertise, comme il est recommandé dans ce cas de figure. L’accusé a répondu qu’il n’a pas à faire cela du moment où il ne reconnait pas le document.

Le général Diendéré, accusé comme étant le cerveau du coup d’État manqué du 16 septembre 2015, a interpellé le parquet sur les messages contenus dans le rapport. Il lui a été opposé des messages que d’autres personnes lui auraient envoyés. Il a indiqué qu’il ne peut pas répondre à des questions sur des messages qui lui ont été envoyés, alors qu’il ne figure pas dans le rapport d’expertise qu’il a répondu à ces SMS. « Les gens qui ont mon numéro sont libres de m’envoyer des messages. J’ai reçu plein de SMS », a déclaré le général Gilbert Diendéré, qui s’est demandé « pourquoi les messages » qu’il a envoyés ne ressortent pas dans le travail de Younoussa Sanfo.

En ce qui concernant les retranscriptions d’appels téléphoniques, il a soutenu qu’il n’a pas de réaction.

Les conseils de l’accusé se posent des questions sur « la fiabilité du travail des l’expert ». Selon Me Mathieu Somé, l’un de ses avocats, la transcription des communications que l’on attribue au général Gilbert Diendéré, date du 22 septembre 2015. « On n’a pas vu les appels » qu’il a émis « du 16 au 21 septembre 2015 », dans la pièce des transcriptions, a regretté Me Somé, qui a soutenu qu’au regard de tout cela, la partie défenderesse constate que le juge d’instruction a instruit uniquement à charge. « Qu’est-ce qu’on cache aux victimes? Où sont parties les communications du 16 au 21 septembre 2015 ? Il faut que toute la vérité sorte. Le peuple a besoin de savoir ce que les uns et les autres ont fait », a-t-il affirmé.

La défense du général Diendéré a conclu que certainement c’est parce que lesdites communications du 16 au 21 septembre 2015, « dérangent », qu’elles ont été « cachées » afin « de protéger la hiérarchie« , qui du reste avait « refusé de répondre à la convocation du juge » et que finalement elle a été entendue en tant que témoin et non accusé.

L’audience a été suspendue vers 16h35 et reprendra demain mardi 4 décembre 2018, avec la poursuite des interventions des avocats de l’accusé, le général Gilbert Diendéré.

Par Daouda ZONGO