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Rencontre des chefs d’Etat: le Premier ministre «surpris» de l’absence de Roch Kaboré

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Le Premier ministre Albert Ouédraogo lors du grand entretien de ce mardi 23 août 2022 avec la presse (Photo d'archives)

Le Premier ministre de la Transition burkinabè, Dr Albert Ouédraogo, lors d’un entretien diffusé sur la télévision nationale le mardi 23 août 2022, s’est dit «surpris» de constater que l’ex-président, Roch Marc Christian Kaboré, a été absent à la rencontre entre le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandoago Damiba et ses prédécesseurs, le 8 juillet dernier à Ouagadougou.

Revenant sur cette actualité, le chef du Gouvernement a laissé entendre que le processus de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale qui fait beaucoup de polémiques actuellement n’est pas une trouvaille de son équipe qui ne fait que « poursuivre» cette politique.

«Quand nous sommes venus, nous avons trouvé un dossier qui était déjà avancé. La réconciliation nationale est extrêmement importante surtout dans ce contexte par rapport au dialogue national que le Gouvernement a engagé », précisément avec les groupes armés en vue de faire en sorte que leurs membres déposent les armes, a affirmé Albert Ouédraogo.

Sur la polémique née lors de l’arrivée de l’ancien président Blaise Compaoré, le Premier ministre a dit être étonné de l’attitude du président Roch Kaboré. «J’ai été surpris par l’absence de monsieur Roch Marc Christian Kaboré. Si vous vous souvenez, lors de la campagne de 2020, lui-même avait affirmé, à Ziniaré, que son objectif premier, un de ses chantiers lorsqu’il serait élu, c’est de faire revenir Blaise Compaoré, dans un délai de six mois. C’était une promesse de campagne », a-t-il justifié, disant ne pas comprendre « cette attitude qui a consisté à ne pas venir à cette rencontre ».

Pour le chef du gouvernement de la Transition, leur démarche « ne s’inscrivait pas dans une logique de retour de Blaise Compaoré ». « Je pense que beaucoup n’ont pas compris notre démarche », a-t-il regretté, insistant qu’« il ne s’agissait pas de faire revenir monsieur Blaise Compaoré de façon définitive. Il s’agissait surtout de montrer que les anciens dirigeants et les dirigeants actuels peuvent être unis, peuvent faire l’union sacrée pour montrer à nos forces de défense et de sécurité que tout le monde, toutes les composantes de notre société sont derrière elles », a-t-il expliqué.

« L’état d’esprit de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) peut être perturbé parce qu’on voit qu’au niveau national, au plus haut sommet de l’Etat, il n’y a pas d’entente, de cohésion sociale, d’union sacrée. Notre démarche était de booster le moral de nos forces de défense et de sécurité, en montrant que tout le monde, y compris les anciens dirigeants pouvaient se montrer, avec le nouveau dirigeant, pour cette union sacrée », a soutenu M. Ouédraogo qui a confié qu’avant que Blaise Compaoré ne vienne, il y a eu des démarches préalables.

«C’est ce que beaucoup de gens ne savent pas. Nous avons approché la famille de l’ancien président, Thomas Sankara, notamment Mariam Sankara, pour l’informer de cette situation de ce que nous comptons faire », a-t-il dit, ajoutant que « nous avons approché également le Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) pour l’informer aussi de la démarche que nous sommes en train de mener et rassurer que nous ne sommes pas dans une logique de tordre le cou à la Justice, de consacrer l’impunité mais nous sommes dans une démarche de montrer que les Burkinabè sont capables de faire l’union sacrée dans la situation que nous vivons ».

Par Mathias BAZIE