Accueil Société Universités publiques du Burkina: des étudiants dénoncent les «violences» sur les campus

Universités publiques du Burkina: des étudiants dénoncent les «violences» sur les campus

0
Abdoulaye Sèdgo, porte-parole des délégués élus de promotion de l’université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo

La Coalition des délégués élus de promotion de l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo, la plus grande université publique à Ouagadougou, a dénoncé, ce jeudi 5 juillet 2018 face à la presse, avec «la dernière énergie les violences» que subissent les étudiants dans les universités publiques du Burkina. La Coalition pointe du doigt leur structure sœur, l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), qui «violente» les étudiants qui n’épousent pas leur idéologie.

« Cette conférence de presse se tient dans un contexte de crise estudiantine générée par des contradictions idéologies sur le campus de Zôgôna (la plus grande université publique du pays) », a dit dès l’entame, Abdoulaye Sèdgo, porte-parole des délégués élus de promotion de l’université Ouaga I, Pr Joseph Ki-Zerbo. Selon M. Sèdgo, « ces contradictions infructueuses qui s’exacerbent de plus en plus se manifestent par l’usage de la violence par certains groupuscules pour asseoir leur idéal ».

Cette sortie médiatique a été l’occasion pour la Coalition « de lever l’équivoque sur les tapages médiatiques accusateurs et mensongers, savamment entretenus par certains syndicats, notamment, ceux de l’ANEB qui tentent de discréditer les membres de la Coalition », a poursuivi M. Sèdgo. Il a ajouté que « les étudiants qui sont critiques vis-à-vis de certaines attitudes des militants de l’ANEB subissent toujours les mêmes affronts ».

Selon cette organisation, les plus chanceux des étudiants qui n’épousent pas l’idéologie de l’ANEB, « sont publiquement qualifiés de fantoches, de vendus, de larbins, de réactionnaires, d’étudiants à la solde de l’administration » et les moins chanceux sont « ouvertement intimidés, menacés ou agressés ». Et le comble, selon la coalition, c’est que lorsque l’ANEB organise des conférences de presse, « il y a toute une philanthropie sublime qui est avancée alors que derrière il y a une bonne dose d’imposture ».

Sur la question des franchises universitaires, c’est suite à des altercations que les autorités ont pris la décision de d’envoyer  des agents de la police pour sécuriser l’université, a rappelé Abdoulaye Sèdgo. Alors les étudiants, en revendiquant la non présence de la police du fait de la violation des franchises universitaires « devront eux-mêmes aussi s’accorder à respecter les règlements qui régissent l’environnement. Il faut que les étudiants acceptent aussi la pluralité des opinions qui existent au sein du campus, qui est lieu par excellence et non des gourdins ».

La Coalition a aussi rappelé les nombreuses difficultés que vivent les étudiants sur les plans académiques et sociales et demandé aux autorités de « satisfaire » les revendications émises de part et d’autre par l’ensemble des étudiants.

A ce titre, elle exige : « l’informatisation des services universitaires (inscription académiques et pédagogique, les dépôts de demandes de chambre en cité, d’aides et de bourses ; la diminution des frais d’adhésion à la Mutuelle de la santé des étudiants ; l’amélioration de la qualité des plats servis au sein des restaurants universitaires ; la mise en œuvre d’un comité inclusif de contrôle ; la mise sur pied de feux tricolores au campus ; la reprise des travaux de bitumage des voiries de l’université ; la réfection des infrastructures délabrées ; l’opérationnalisation du WIFI au campus et la remise des cartes d’étudiants  pour tous les inscrits ».

Par Mathias BAZIE