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Burkina: la situation de l’assainissement « alarmante », des projets tels SaniEst encouragés

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Mahama Sawadogo de la Direction générale de l’assainissement (DGA) au Burkina, à la 3ème session du comité de suivi du projet SaniEst Ph. Daouda ZONGO @wakatsera.com

Mahama Sawadogo de la Direction générale de l’Assainissement (DGA) au Burkina, l’un des participants à la troisième session du comité de suivi SaniEst, confie que la situation de l’assainissement et de l’hygiène est « alarmante », encourageant des projets comme SaniEst qui contribuent à faire changer les choses, dans un entretien à Wakat Séra.

Quelle appréciation faites-vous de la mise en œuvre du projet SaniEst ?

Le projet SaniEst dont l’objectif spécifique est d’améliorer durablement les conditions d’assainissement et les pratiques d’hygiène des ménages des six communes rurales de la province de la Gnagna, oeuvre depuis 2014 dans la réalisation des ouvrages d’assainissement. Nous participons régulièrement aux sessions du comité de suivi de ce projet qui est installé depuis 2014, dont la troisième s’est tenue le jeudi 21 septembre 2017.

Cette troisième session qui se tient à environ deux mois de sa clôture, donne des résultats satisfaisants dans son ensemble. En effet, plusieurs ouvrages d’assainissement ont été réalisés et l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC) a été déroulé dans la quasi-totalité des villages (250), cela dans le but de mettre fin à la défécation à l’air libre (FDAL). Le bilan global du projet fait ressortir un taux de réalisation de 89%. Ce qui est fort appréciable. Les bénéficiaires directs, acteurs de terrains  (les techniciens communaux, les maires, les secrétaires généraux présents à la 3ème session) ont présenté et apprécié les résultats atteints par le projet. Dans l’ensemble nous apprécions positivement SaniEst. Malheureusement, aucun village n’est certifié FDAL parmi les nombreux villages déclenchés et évalués.

Que fait la Direction générale de l’Assainissement (DGA) pour pérenniser ce genre d’actions ?

La DGA est une structure de coordination de la mise en œuvre de l’ATPC. Elle est chargée de la mise en œuvre de la politique de l’État en matière d’assainissement, de contrôler le respect des normes et des standards. Pour la pérennisation des acquis, les populations doivent maintenir le statut de fin de défécation à l’air libre. Pour cela, il faut responsabiliser les communautés de base. Il faudrait que les populations trouvent en leur sein des mécanismes pour financer de manière continue leurs besoins en assainissement c’est-à-dire des financements endogènes. Ces actions de pérennisation se matérialisent déjà à travers la prise en charge totale des techniciens communaux par certaines communes. Ces techniciens communaux vont poursuivre en tout cas les actions à mener.

Quel est l’état de l’assainissement au Burkina ?

Le contexte de l’assainissement au Burkina Faso est marqué par une défécation à l’air libre très alarmante, un taux de prévalence des maladies liées au péril fécal très élevé, une pollution de l’eau, de l’environnement et du cadre de vie grandissante. En effet, la situation de l’assainissement au Burkina Faso reste préoccupante en termes d’infrastructures disponibles, d’entretien efficace, d’exploitation pérenne et de changement de comportement.

La situation de l’assainissement au Burkina Faso n’est pas satisfaisante. Toutefois, des progrès sont enregistrés. En effet, avec un taux d’accès de 3,1% en 2011, nous sommes à 19,7% en 2016 et nous visons 21% en 2017. Ces progrès sont enregistrés grâce aux partenaires comme IRC avec SaniEst, Fasotoilette.

La DGA a-t-elle une politique pour attirer des investisseurs, des projets d’assainissement ?

La Direction générale de l’Assainissement a pour principale mission de mettre en œuvre et de suivre les politiques et stratégies nationales en matière d’assainissement des eaux usées et excréta en relation avec les structures du département, les autres ministères, les collectivités territoriales, les organisations de la société civile et les autres acteurs. Les investisseurs doivent épouser ces politiques et stratégies. Nous n’avons pas de projet en tant que tel au niveau de la DGA pour amener des bailleurs de fonds.

Quel appel avez-vous à lancer aux populations de la Gnagna?

Il y a un certain nombre d’actions déjà entreprises par les populations et il y a beaucoup d’engouement autour de ces actions. Un certain nombre de villages ont été déclenchés et évalués FDAL (Fin de défécation à l’aire libre) tant bien qu’ils ne sont pas encore certifiés, il y a ce cap là qu’il faut maintenir. Nous invitons la population à maintenir ce cap. On invite la population à maintenir cette dynamique qu’elle a déjà entreprise. Nous invitons également à poursuivre les auto-réalisations.

Par Daouda ZONGO