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Burkina/Terrorisme: un collectif veut mobiliser les expertises nationales pour soutenir l’Armée

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Une vue des représentants des 13 régions. Mamadou Drabo (micros), président du Collectif

Le Collectif national des Organisations de la société civile sauvons le Burkina Faso (CNOSC/SBF) a animé le jeudi 28 juillet 2022, une conférence de presse à Ouagadougou, pour appeler à la mobilisation et à la résistance populaire aux côtés de l’Armée nationale pour le salut de la patrie. Ce Collectif veut par son action, mobiliser toutes les expertises nationales pour soutenir l’Armée en fonction de ses différents besoins contre les terroristes qui attaquent le Burkina Faso depuis maintenant sept ans.

Le Collectif national des Organisations de la société civile (CNOSC) a lancé un appel demandant à la population burkinabè de se mettre ensemble pour barrer la route à l’hydre terroriste. Face aux journalistes, le premier responsable de l’Organisation, Mamadou Drabo et ses camarades dont des délégations venues des 13 régions du pays, ont indiqué que « le Burkina Faso est confronté à un défi collectif sans pareil dans son histoire».

Face à cette réalité, le CNOSC/SBF estime que chaque Burkinabè dans son corps de métiers peut essayer de poser des actions allant dans le sens de soutenir l’Armée et pour la continuation du combat. « Chacun dans son corps de métiers peut aller s’enrôler tout simplement parce qu’il a une expertise à apporter à sa patrie», a affirmé le président du CNOSC/SBF, Mamadou Drabo.

El Hadj Alassane Kouanda, représentant des commerçants

Pour ce faire, il a indiqué que leur projet vise à mettre tout en œuvre pour « réparer les véhicules de l’Armée et les remettre en l’état, réparer les ponts que l’ennemi est en train de détruire».

«On a déjà un bataillon d’ingénieurs, de techniciens et de manœuvres qui sont prêts pour l’accompagnement de l’Armée pour essayer de travailler à montrer à l’ennemi que c’est par la faiblesse qu’il est en train de poser des actes de désespoir. Nous avons vu qu’il y a dans des régions entières, des zones où des populations n’ont pas accès aux services de santé à cause de l’ennemi. Nous allons travailler à travers notre caravane médicale avec l’appui de l’Armée qu’on puisse les redéployer aux côtés des populations pour qu’elles ne sentent pas délaissées », a-t-il expliqué, notant qu’« il y a une liste d’une centaine d’infirmiers et de médecins qui sont prêts à répartir dans des zones toujours sous la protection de l’Armée».

Pour lui, « que nous soyons formés ou non, que nous soyons menuisiers, électriciens, vendeurs de thé, architectes, journalistes, mécaniciens, soudeurs, avocats ou balayeurs de rues, docteurs, astrophysicien ou éboueurs, offrons nos services à l’Armée qui saura nous catégoriser dans ses rangs de la Brigade des Volontaires pour la Défense de la Patrie (BVDP) selon ses besoins et spécialisations».

A en croire M. Drabo, son Organisation « a discuté en amont avec les autorités militaires qui ont demandé à ce que les populations puissent les soutenir ouvertement et pleinement » pour vaincre le terrorisme. « On a eu l’assurance et la garantie que nous serons écoutés, que nous avons travaillé en synergie avec l’Armée, c’est à l’issue de cela qu’on a décidé de lancer l’appel », a-t-il appuyé, voulant donc que la population se mobilise à tous les niveaux.

«Nous allons être aux côtés du Commandement des opérations du théâtre national (COTN) pour les accompagner. On ne peut pas dire que nous avons tous la compétence pour aller aux fronts. Ceux qui veulent porter des armes vont porter des armes sous l’encadrement de l’Armée par rapport à leur moralité et compétence. Ceux aussi qui veulent apporter leurs expertises sont attendus », a-t-il répliqué, saluant la nouvelle stratégie militaire qui permet à l’Armée de mieux se redéployer sur le terrain.

Dans la réorganisation de l’Armée, « nous voyons que la transition est en train de travailler. Du côté de l’Armée, nous voyons qu’elle est en train de se réorganiser (tactiquement) sur le terrain. Et le simple fait que les terroristes ne peuvent plus attaquer une base et répartir avec des trophées de guerre, c’est une victoire pour nous », a déclaré Mamadou Drabo qui a estimé que « maintenant, ils (assaillants) ne peuvent plus taper des bases militaires, ramasser le matériel et aller faire des images balancer sur les réseaux sociaux. C’est aujourd’hui un mauvais rêve pour eux ».

Un visuel traduisant le sens de l’appel du Collectif

«Si l’ennemi tente, il y a une force en face qui répond vigoureusement », a-t-il martelé, déplorant par contre « une lenteur au niveau de l’Administration publique ».

Pour El Hadj Alassane Kouanda, représentant des commerçants, il apporte, « un soutien sans faille, sans réserve » à la démarche lancée par le collectif. « Aujourd’hui nous sommes à la croisée des chemins en ce qui concerne la question sécuritaire et cela n’est pas sans conséquence sur l’économie. Aujourd’hui, nous n’allons pas parler de business mais de comment faire en sorte que chacun prenne assez conscience de l’insécurité et voir quel peut être l’apport que tout un chacun peut faire pour un retour à la quiétude », s’est exprimé M. Kouanda qui est le président de la Confédération générale des Petites et Moyennes Entreprises (PME).

Sur la demande de pardon que l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, a adressé au peuple burkinabè et particulièrement à la famille de l’ancien chef d’Etat, Thomas Sankara, assassiné avec 12 autres de ses collaborateurs le 15 octobres 1987, le CNOSC-SBF a tranché ainsi : « Le pardon est divin et on doit surpasser nos égos pour nous pardonner en vue d’envisager un Burkina nouveau ».

Par Bernard BOUGOUM