Accueil A la une Putsch du 15 octobre 1987: un élément de la garde rapprochée de...

Putsch du 15 octobre 1987: un élément de la garde rapprochée de Thomas Sankara parmi les accusés

0
Des accusés dans l'affaire Thomas Sankara

A la suite de Nabonsouendé Ouédraogo, ce fut le tour du sergent à la retraite Bossobé Traoré, un ex-élément de la garde rapprochée du président Thomas Sankara, de passer à la barre. Présent parmi les éléments de sécurité du père de la Révolution d’août 1983, le 15 octobre 1987, il est accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat et complicité d’assassinat. Après lecture des charges à lui reprochées, il dit ne pas comprendre pourquoi il est poursuivi dans cette affaire.

Etant de garde le 15 octobre 1987, Bossobé Traoré qui avait comme chef Laurent Ilboudo, a escorté, selon ses dires, avec ses autres collègues, notamment Der Somda, Abdoulaye Gouème, Noufou Sawadogo, Drissa So, Alphonse Tuina, Claude Zidwemba, Patinnema Soré, le président Thomas Sankara de la présidence au Conseil de l’Entente vers 16 heures.

«Ce jour, l’ambiance n’était pas comme d’habitude. D’habitude il y avait des gens qui faisaient le sport aux alentours du Conseil, mais ce n’était pas le cas» le 15 octobre 1987, a-t-il déclaré.

Au Conseil de l’Entente, à en croire l’accusé, le président Thomas Sankara, une fois dans la salle de réunion, certains de ses gardes se sont positionnés pour la sécurité et le reste, notamment lui l’accusé et deux autres étaient au niveau du véhicule du président et attendaient.

Il affirme que c’est en étant là-bas qu’un véhicule 504 blanc qui a quitté le pied-à-terre du capitaine Blaise Compaoré, ministre de la Justice au moment des faits, est venu se garer à leur niveau avec un commando dont les éléments portaient des cagoules. «Ils nous ont dit mains en l’air et nous ont demandé de jeter nos armes. Après on nous a fait coucher à plat-ventre», a relaté l’accusé qui dit que c’est en ce moment qu’ils ont entendu des tirs venant de là où était Thomas Sankara.

Il soutient que Arzouma Ouédraogo dit Otis qu’il a formellement identifié est aller chercher un fusil à pompe qui était caché dans les fleurs et a tiré sur Abdoulaye Gouème, Der Somda et sur lui, alors qu’ils étaient couchés. Mais, toujours selon lui, la balle a atteint son coude et il a pris la fuite pour sortir en criant «au secours». «Quand je courrais il tirait mais il me ratait. J’ai perdu beaucoup de sang et je suis tombé. Des étudiants qui passaient sont venus m’aider en posant un garrot à mon bras. Une dame qui passait également avec son véhicule m’a transporté à l’hôpital. Quelques jours après quand les médecins ont vu qu’il ne pouvaient pas me soigner, ils ont demandé et obtenu mon évacuation à l’hôpital militaire de France où j’ai été soigné», a déclaré Bossobé Traoré.

Selon Me Ferdinand Djammen Nzeppa de la partie civile, l’accusé donne «une déclaration assez farfelue» et «ce qu’il disait n’était pas assez sérieux».

Quand à Me Maria Kanyili, son avocat, elle estime que le seul tort de son client, dans cette affaire, «c’est d’avoir survécu».

L’audience a été suspendue autour de 16h32 et reprendra ce mercredi 3 novembre 2021, avec la poursuite de l’audition de Bossobé Traoré.

Par Daouda ZONGO