Accueil A la une Rencontre entre Damiba et ses prédécesseurs: Kaboré «s’est fait prendre dans son propre piège»

Rencontre entre Damiba et ses prédécesseurs: Kaboré «s’est fait prendre dans son propre piège»

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Les membres du présidium observant une minute de silence en hommage aux victimes du terrorisme

Le président de la Coalition Jeunesse Réconciliation et Paix (COA-JRP), Abdel Kader Traoré, a déclaré le samedi 16 juillet 2022 face à la presse à Ouagadougou que l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré « s’est fait prendre dans son propre piège » en affirmant être empêché par ses militants et sympathisants d’aller à la rencontre convoquée par le président de la Transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, pour recueillir les avis et de ses prédécesseurs sur les préoccupations du Burkina Faso.

Le vendredi 8 juillet dernier, comme ses prédécesseurs Yacouba Isaac Zida et Michel Kafando, l’ex-chef de l’Etat burkinabè, Roch Kaboré, n’a pu également prendre part à la rencontre initiée par le chef de l’Etat, Sandaogo Damiba, sur la situation de la nation qui traverse les moments les plus sombres de son histoire. Mais, pour les conférenciers qui soutiennent le processus de réconciliation nationale engagée par le président du Faso, Sandaogo Damiba, l’ex-président Kaboré ne s’est pas simplement assumé.

«A notre compréhension, le président Roch Marc Christian Kaboré s’est fait prendre dans son propre piège par une poignée de ses militants à son domicile qui l’ont empêché d’aller prendre part à ce sommet de haut niveau aussi important soit-il pour la survie de notre Nation », a commenté M. Traoré. Pour lui, l’ancien président Kaboré a exprimé « sa mauvaise volonté».

Abdel Kader Traoré, président de la Coalition Jeunesse Réconciliation et Paix (COA-JRP)

Pour Kader Traoré, « Roch Marc Christian Kaboré devait sortir pour dire à ses militants et sympathisants, si vous êtes pour moi et je vous appartiens, je ne suis pas contraint d’accepter ce qu’on va me dicter. Rester devant chez moi, je vais répondre à l’appel parce que c’est de la nation qu’il s’agit et je reviendrai dare dare vous dire ce qui s’est passé là-bas».

Les conférenciers ont rappelé qu’il avait pris l’engagement qu’à sa réélection en 2020, dès les six mois, il allait travailler à «réconcilier » les Burkinabè. Pour eux, Roch Kaboré est «responsable » de la situation que vit le pays actuellement. Dans cette logique, ils ont rappelé que le Burkina Faso dont la superficie fait 274 200 Km2 a été remis en entier au président Kaboré après les élections de 2015. « Après six ans de mandat sous sa gouvernance, le pays a perdu 153 552 km2 de son territoire, soit une perte à hauteur de 56% », a martelé le président de la COA-JRP.

Sur l’initiative lancée par le lieutenant-colonel Damiba de recueillir les avis de ses prédécesseurs sur la situation critique de la Nation, la COA-JRP, a invité l’ancien président Roch Kaboré à appeler ses militants au « sens du patriotisme car le Burkina Faso est (leur) bien commun à tous».

Pour ces conférenciers, vu la polémique née avec l’arrivée de Blaise Compaoré qui est condamné dans l’affaire Thomas Sankara, ils proposent à l’instar d’autres organisations politiques et civiles, une justice transitionnelle car le « Burkina Faso recherche actuellement une identité ». Selon Abdel Kader Traoré, «la justice n’est pas à discuter aujourd’hui. Il s’agit de la survie de la Nation ». « On ne peut pas aller à une guerre en étant divisé. On doit s’accorder pour mettre la Nation au-delà de tout », a-t-il réagi.

Selon l’analyse de la COA-JRP, la question de la réconciliation qu’elle prône est d’ordre politique avec pour objectif de vider un certain nombre de dossiers judiciaires qui trainent depuis les années 1960. « Cela devra permettre au pays de regarder l’avenir avec espérance».

«Après cinq années de gestion macabre et chaotique et de la vengeance, l’ancien président et son parti le MPP s’étaient résolument accaparés de la question du retour du président Blaise Compaoré, des autres exilés et de la réconciliation nationale à l’horizon des dernières élections de 2020 pour battre sa campagne », ont regretté les conférenciers.

Par Bernard BOUGOUM